Discours des misères de ce temps (1562) Pierre de Ronsard Pierre de Ronsard est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance. Et ne faut-il pas croire, que Ronsard s’en est lui-même aperçu, puisque enfin il n’a pas poussé son poème au-delà du IVe chant ? Mais elle ne désespère pourtant pas d’en triompher un jour, et, en attendant, elle le charge lui, Ronsard, de consigner à la postérité le souvenir de ces temps abhorrés : C’est, pour ainsi parler, le dernier mot de Ronsard, dans cette longue et passionnée polémique. Personne, plus ou autant que ce sourd, — car il était sourd ou à demi, — n’a eu le sentiment des harmonies de la langue. S’il y avait certainement, dans le renouveau du mouvement de la Renaissance, des élémens, ou, si je l’ose dire, des promesses de dégénérescence et de sénilité prochaines, on ne le voit nulle part plus clairement que dans la Franciade. Voici un beau sonnet qui faisait également partie, en 1578, du recueil des Amours diverses : Est-il téméraire de supposer que ce sonnet a été d’abord écrit pour cette « Genèvre » que le poète a chantée dans ses Élégies, et qui n’était point, elle, Salviati ni Surgères, mais, nous dit un disciple et commentateur de Ronsard, « une haute femme, claire brune, mariée au concierge de la geôle de Saint-Marcel, et qui se nommait Geneviève Raut ? Charles IX, — et il devait bien cela à l’auteur des Discours des Misères de ce temps, — l’avait pris en affection personnelle et très particulière. En effet, Ronsard, auteur du recueil de poèmes chrétiens. C’est le secret de ses « variantes » et de ses « corrections, » qui n’ont pas souvent gâté son texte, mais qui ne l’ont pas toujours sensiblement amélioré. Et cela ne nous rend pas du tout sa sincérité suspecte ! Jeune encore, — il n’avait pas cinquante ans, en 1574, — mais vieilli et usé avant l’âge, par les plaisirs, dit-on, autant que par les épreuves, la mort de son roi, Charles IX, avait été la ruine de ses ambitions. Et peu s’en faut qu’on ne se range à l’opinion de ceux qui, dans l’auteur même des Odes ou des Hymnes, ont jadis cru reconnaître je ne sais quel précurseur du poète, — si celui-ci en est un, — de la Bonne Vieille et du Dieu des bonnes gens. Ce qui ne l’était pas moins, c’était le caractère de ces Discours, inspirés de la réalité prochaine, et si différens, à cet égard encore, de tout ce qui les avait précédés. » Ce langage, trop raisonnable, n’est-il pas en même temps un peu grossier d’être si raisonnable ? Et, en effet, lui, le poète accoutumé de la joie de vivre et de sentir, le voici qui chante la Mort, et qui la chante en grand poète, comme on ne la chantera plus de longtemps après lui : qui la chante « en chrétien, » et qui termine par ces beaux vers qui sont, en 1584, les derniers du recueil de ses Hymnes : En fait et à la rigueur, les Discours des Misères de ce temps se réduisent à deux pièces, qui sont intitulées, la première : Discours, et la seconde : Continuation du Discours des Misères de ce temps, toutes les deux datées de 1562-1563, et dédiées à la reine régente, Catherine de Médicis. Ronsard : Discours des misères de ce temps. Ajoutons-y, non pas précisément les amitiés de cour de Ronsard, — car il ne devait pas moins aux Châtillons ou aux Bourbons qu’aux Guises, et il ne s’en est point caché, même dans ses Discours, — mais la plus vive des affections que peut-être il ait ressenties, la plus pure en même temps que la plus passionnée ; et c’est celle que lui avait inspirée Marie Stuart. « Hymnes » qui s'engage en faveur des Catholiques contre les Protestants en écrivant en 1562 Discours des misères de ce temps. louée à juste titre par Il y avait beaucoup moins d’ambition dans les trois autres livres, et l’inspiration en est même uniquement horatienne, ou anacréontique. (') i depuis que le monde a pris commencement, Le vice d âge en âge eust pris accroissement, Il a a ja longtemps (a) que l'extreme ma-lice Eust surmonté le monde, et tout ne fust que vice Mais puis que nous voyons les hommes en tous lieux Vivre l'un vertueux, et l'autre vicieux, num., celui-ci sur vergé de Montval. Tiré en tout à 359 ex. Mais aussi n’est-ce point à elles, Cassandre ou Marie, ni même à lui qu’on s’intéresse en elles, mais à la question, capitale en littérature comme en art, de savoir comment un grand poète a compris les rapports de la nature et de l’art, ou de la fiction et de la réalité. Brennus l’écoute, impassible. C’est que derrière l’auteur, l’homme s’y montre, ou plutôt c’est à peine si l’auteur s’y laisse voir, — dans quelques comparaisons qu’il ne peut, même en sujet chrétien, s’abstenir d’emprunter à cette mythologie dont les séductions le hantent, — et l’homme s’y montre à visage découvert, et non seulement l’homme, mais l’homme public, un acteur de l’histoire de son temps, qui n’écrit plus pour la gloire d’avoir bien écrit, ni pour le plaisir, mais pour agir et pour diriger l’opinion. » C’est là, qu’après quarante jours d’une pénible agonie courageusement supportée, il expira, le 27 décembre 1585. Le mirage, ici, consiste à croire qu’étant donnés et reconnus les « chefs-d’œuvre » d’un genre, — l’Iliade ou l’Odyssée, dans l’espèce, voire l’Enéide ou les Argonautiques, — ils en sont également les modèles, ou le canon, comme disaient les Grecs, dont on ne saurait s’écarter sans tomber nécessairement au-dessous d’eux. Il a eu toutefois d’autres motifs d’écrire ses Discours. ensuite nous nous intéresserons à l'apport de la poésie. Au contraire, les vers que nous venons de citer ont paru pour la première fois en 1575, et nous n’avons donc pas violé la chronologie. Mais, au lieu de frapper la victime, c’est la tête de la femme que, d’un coup de sa hache, Brennus fait tomber aux pieds du mari. Sa pensée se fit plus sereine, en même temps qu’elle se nuançait d’un caractère de mélancolie plus intime, plus profond, plus philosophique. In his Discours des Misères de ce Temps (Discourse on the Miseries of These Times), Ronsard addresses queen Catherine de Medici to use her authority to put an end to the civil war that is tearing Catholics and Protestants apart. Presque toutes les combinaisons de rythmes et de mètres dont le français est capable, il les a inventées, ou, ce qui revient au même, il les a le premier mises en faveur. Les négligences n’y manquent pas non plus, et, en particulier, des libertés de syntaxe et de versification que rien ne justifie ni n’excuse. Prenant position du côté des catholiques dans les guerres qui les opposent aux protestants (les « réformés »), Ronsard adresse à la mère du jeune roi et régente Catherine de Médicis le Discours des misères de ce temps. Le Milésien, tout frémissant d’horreur, de désespoir et d’indignation, lui reproche violemment sa cruauté, sa perfidie, son manquement ù la parole donnée. Car, pourquoi ce poète, cet épicurien, lassé très jeune de tant de choses, s’est-il, à une heure décisive, rangé si délibérément du côté des adversaires de la Réforme ? et qu’ils ne nommaient point, parce qu’en ce temps-là. Mais il n’est que la dernière expression, et la plus achevée, d’un thème que le génie voluptueux et mélancolique de Ronsard aimait à développer. Voici le texte de Binet : « Du mariage de Louis de Ronsard et de Jeanne de Chaudrier naquit Pierre de Ronsard, au château de la Poissonnière, au village de Couture, en la Varenne du bas Vendômois, situé sur le bas d’un coteau qui regarde la région septentrionale, un samedi 11 de septembre 1524, auquel jour le roi François Ier fut pris devant Pavie. et au XVIème siècle pour donner vie à des notions abstraites : vers 1, 17, épique employé depuis « L'Iliade » pour rendre compte de Notre littérature était-elle peut-être alors trop jeune ? Discours des miseres de ce temps,éd. L’intérêt de cette remarque est, incidemment, d’établir que l’édition de 1587, — la première des éditions posthumes, et soi-disant « revue, corrigée et augmentée par l’auteur, avant son trépas, » — est, en réalité, moins complète que l’in-folio de 1584, qui, de toutes les éditions de Ronsard, passe pour être celle où ses scrupules auraient opéré le plus de changemens, et de retranchemens. Le manuel numérique max, c’est le complément indispensable du manuel papier ou numérique. Il avait dit dans la Préface de la première édition des Odes « Telles inventions [lecteur] te ferai-je encore voir dans mes autres livres où tu pourras, si les Muses me favorisent, comme je l’espère, contempler de plus près les saintes conceptions de Pindare, et ses admirables inconstances que le temps nous avait si longuement celées, et ferai encore revenir, si je puis, l’usage de la lyre, aujourd’hui ressuscitée en Italie, laquelle lyre seule doit et peut animer les vers et leur donner le juste poids de leur gravité. Et, comment, à cet égard, ne regretterait-on pas qu’après avoir ainsi chanté son Hélène « comme une Laure, » il ait fini par lui donner en quelque sorte son congé dans ces vers : « La raison m’en délivre ! L’œuvre poétique de Ronsard est vaste et multiple. Le chiffre de la rançon est convenu, les paroles échangées, l’argent même versé, et il ne reste plus qu’à mettre, par un sacrifice, le marché sous la garantie des Dieux. Sonnet 43.] Pierre de Ronsard né en septembre 1524 [note 1] au château de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois, et mort le 27 décembre 1585 au Prieuré Saint-Cosme de Tours [1], est un des poètes français les plus importants du XVI e siècle. Ni les Dieux ne sont plus dus Dieux, ni même, pour personne, les symboles ne sont plus des symboles, mais de savantes fictions qui servent d’enveloppe — « de coffre, » dit Ronsard — à des vérités abstraitement conçues. Il abuse aussi contre nous de son grec, ce qu’on lui pardonnerait, s’il nous en faisait toujours profiter comme de Parthénius de Nicée dans son Discours de l’Équité des vieux Gaulois ; mais Arate et Lycophron lui sont trop familiers, et des vers comme ceux-ci n’ont-ils pas l’air d’une parodie : Ainsi s’exprimera, bien longtemps après Ronsard, celui de nos grands poètes qu’on pourra justement appeler le « dernier des classiques ; » et, comme à Ronsard, l’argument lui paraîtra victorieux. Grave et funeste erreur, dont nous dirons plus tard, quand nous essaierons d’apprécier dans son ensemble l’œuvre de la Pléiade, les causes et les conséquences ; mais erreur, qu’en tout cas, ses contemporains n’ont point reprochée au poète, et quoique pourtant, s’il y a quelque chose de médiocre dans l’œuvre de Ronsard, je veux dire d’inférieur à lui-même, ce soit, non pas même sa tentative, mais, — il faut avoir le courage d’en prononcer le mot, — sa caricature ou sa parodie d’épopée [12]. L’objet de l’ « imitation » est l’assimilation ; mais on ne s’assimile que ce qu’on dénature, et, de son vrai nom, l’assimilation est transformation. C’est ainsi qu’il faut soigneusement distinguer le premier Bocage, qui a paru en 1550, d’un second Bocage, qui a paru en 1554, et tous les deux du Bocage Royal, lequel d’ailleurs n’a pris ce titre, et n’a même été « constitué » qu’en 1584, dans la dernière édition de ses Œuvres que Ronsard ait lui-même donnée. L’objet de son amour peut changer, mais les amours de Pierre de Ronsard continuent !
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