Après avoir pensé que le couteau symbolisait le pénis et sa mésaventure la castration, il se sent gagné par la nostalgie de sa na ïveté d’antan qui témoigne de son plaisir à partager. You might also want to visit our International Edition. Vous nâêtes actuellement pas connecté(e) en institution. L’acte a ceci de spécifique qu’il se caractérise par son mode. Il oppose une nouvelle négation défensive : ce n’est pas une erreur de calcul, c’est une erreur d’exécution, comme s’il cherchait ainsi à annuler le sens de son acte. Définition du mot Acte manqué Ratés du comportement dévoilant un conflit inconscient. mea culpa, je publie de nouveau l'épilogue mais corrigé. Le réel des agirs pallie aux déficits symboliques. L’Acte manifeste l’insu pour l’autre, en quelque sorte sous transfert. Un acte manqué est, en psychanalyse et depuis Freud, le résultat d'un acte qui a manqué un objectif consciemment visé et qui traduit par là l'expression dun désir inconscient. La déviance se note d’un écart par rapport à un code institué, toujours relatif. L’acting out est une monstration, résultant d’une erreur d’interprétation du thérapeute valant méconnaissance du sens du message. » Ciavaldini parle de l’élision de la position du sujet : il se désubjective et désobjectalise l’objet. Incidemment on relève trois occurrences de la notion de recours à l’acte : défense contre la dépression et rupture des liens investis (Diatkine, 1983), tentative de figuration d’un conflit à l’adresse de l’autre (Chabert, 2000), comportement pour éviter une menace d’inexistence (Balier, 1997). Ce recours à l’acte se supporte d’une rupture des liens antérieurs fortement investis. L’acte est la modalité de présentification de l’autre comme toujours présent, la croyance que l’autre n’a jamais disparu, n’a jamais laissé le sujet comme déchet. Ce sont des atteintes graves des bases narcissiques qui nécessitent, ainsi qu’il le formule dans un premier temps. Over 100,000 English translations of French words and phrases. En reliant l’inconscient du patient au préconscient de l’analyste, l’acte manqué acquiert un statut de formation intermédiaire qui redouble celui de formation de compromis entre la défense et le désir. Pour être qualifié de « manqué » et pouvoir recevoir cette explication, un acte doit satisfaire certaines conditions : a) demeurer dans les limites de notre « état normal » ; b) « présenter le caractère d’un trouble momentané, provisoire » : « nous devons avoir accompli précédemment » ou « être sûrs de pouvoir accomplir » le même acte « à tout instant d’une manière correcte » ; ainsi, si un témoin nous reprend au moment où nous accomplissons un tel acte, … » De surcroît, en prenant la « parole » à la place du mutique, l’acte manqué lançait à sa manière un appel à ses proches. Il représenterait la “ préforme ” clivée d’un fantasme arrêté dans son développement et témoignerait d’un avatar dans la constitution de la “ matrice originelle du fantasme ” (Perron-Borelli, 1997). Il juge que toute représentation de sa mère lui est impossible dans la mesure où il la considère comme morte depuis ses 5 ans. Tout acte manqué est un discours réussi. Cette dernière notion nourrira les développements autour de la notion d’états-limites (Raoult, 2002b), avant que la thématique de l’acte couvre trois catégories : les adolescents, les agresseurs sexuels et les tueurs en série. Surgissant à l’occasion de l’intention consciente du règlement, il est inclus dans la masse de l’action convenue du paiement, tout comme les dérivations associatives le sont dans la masse associative : il s’agit d’un acte inconscient inclus dans une action consciente. - Les actes manqués. La constitution de « la matrice originelle du fantasme » comme « champ transitionnel d’émergence » (Perron-Borelli, 1997, p. 123 et 131) et de liaison des différents constituants du fantasme n’est pas sans poser problème, puisqu’il s’agit de proposer au patient de recevoir justement ce dont il se défend : la représentation d’action « recevoir » liée au transfert paternel, alors même qu’il craint que je le désinvestisse dans le transfert maternel. Elle peut aussi se transformer de façon telle qu’elle se mette au service de stratégies à long terme (ainsi, l’inhibition de la colère initiale entraîne un stockage de celle-ci sous une forme refroidie, à “catabolisme ” lent, la vengeance). Alors que le rêve est le compromis entre le désir et la réalité, l’acte manqué est le résultat de tendances différentes qui surgissent au même moment au niveau psychique. En effet, il s’agissait d’une réserve d’eau dont le pourtour était tronqué sur la moitié du périmètre. Il rappelle ainsi les éléments mis en exergue par Jeammet en 1985. La conflictualité n’est plus contenue par le monde interne, et le passage à l’acte survient comme fausse solution (Lebovici, 1969). désignant des processus divers et une incertitude sémantique. visant à modifier l’environnement que ce soit avec la finalité d’éviter un déplaisir ou pour satisfaire un désir. Nous sommes dans le champ d’une pragmatique aux facettes multiples assignée à des finalités spécifiques dans un engagement social à l’autre. 16À l’inverse, Aulagnier (1975) analyse le passage à l’acte comme un télescopage entre le fantasme et la réalité. Partant de l’hypothèse de la progression du délit, il suppute que la récidive du délit relève d’un échec du délit initial et de la peine à venir « calmer » le sujet. Jacques Lacan. 10Ce premier pas dans la littérature laisse transparaître un tryptique et une définition possible de l’acte. Il s’enfonce alors dans un mouvement mélancolique et envisage le suicide comme seule issue à ce vécu d’emprisonnement. Il est recueil d’un échange et de décisions. L’acte est alors second à la prise du faire dans le symbolique et dans le code social. « L’acte tient bien lieu au pervers d’éthique et de mode d’emploi de son excitation et de l’Autre, au point que la stratégie de défi et de provocation sert à en repérer la structure. L’impuissance originelle de l’être humain devient ainsi la source première de tous les motifs moraux » (Freud, 1895, p. 336). Le clinicien est parfois en quête d’une voie intermédiaire et d’une différenciation opérante. "L'acte manqué témoigne de ce que l'on veut vraiment", résume Valentine Hervé. You might also want to visit our International Edition. En effet, son retour vers les objets œdipiens le met en face du deuil des investissements narcissiques : le retour inscrit la séparation en après-coup. Il associe sur son impression que l’analyse est en sur-régime puis sur ses excès alimentaires, et auto-interprète son rêve comme la réalisation du désir de ne laisser aucun « blanc ». Freud met la répétition par l’acte en rapport avec le facteur économique : lorsque le transfert est suffisamment tempéré, le patient suit la voie de la remémoration ; « mais si, par la suite, ce transfert devient hostile ou excessivement fort et nécessite de ce fait le refoulement, alors la remémoration cède la place à l’agir » (p. 17). Le patient peut alors faire sortir de sa réserve l’objet maternel pour le lier à l’attente et orienter la représentation-but dans le fantasme d’inclusion-expulsion de l’objet sous la forme du fantasme de retour au sein inversé. L’acte est sans adresse et ne peut prendre sens, il est d’un autre registre. 23À propos des actes criminels de l’adolescent, en rapport avec de profondes défaillances narcissiques, Marty (2000) souligne la déliaison sans possibilité de reliaison. Seul conviendrait alors le suicide par balle. 6Au cours de la 8e année de la cure, il peut s’imaginer avoir vécu une relation positive avec sa mère in utero et pendant les premières semaines après sa naissance ; mais il pense qu’ensuite elle ne l’a plus regardé, ce qui le plonge dans une angoisse agonistique. 13Dans ce contexte d’affirmation de soi à travers la lutte meurtrière, il se remémore le visionnage vers 5-6 ans de films familiaux où sa mère lui paraissait tellement excitante qu’il en avait été subjugué de façon traumatique. En étayage sur cette sensation, il repense à son projet suicidaire : il y perçoit maintenant un sens auto-érotique qu’il n’avait pas vu jusque-là. Il est secondairement la trace écrite qui fait constat légal ; c’est l’authentification au titre de la loi sociale, l’acte notarié par exemple. Mais il renvoie principalement au psychopathe, héros déterminé d’un désir révélé en même temps que nié, et il se révèle en soi distinct du recours à l’acte de l’état limite qui vise à lutter contre le déferlement en vague d’une dépressivité de fond. La psychanalyse, enfin, questionne principalement l’acting out (mise en acte hors de la cure des motions pulsionnelles éveillées par celle-ci en lieu et place d’une remémoration) (Laplanche, Pontalis, 1967) avant le renouvellement de la compréhension du concept par Lacan lors de son séminaire de 1967 sur l’acte psychanalytique. C’est dans une proximité, plus exactement une dérivation de l’acting out, action symbolique, actualisation d’un comportement jadis approprié (collusion) que se déploie le passage à l’acte. Le passage à l ’acte •Un « Court circuit » de la pensée, de la vie mentale • Une rupture avec un fonctionnement habituel)« J’ai disjoncté !… J’ai pété les plombs !… » • Un mode d’expression… Mais aveuglant • Dans tous passages à l’acte (à fortiori dans le … C’est le contexte clinique, l’histoire de la conduite agie, son inscription dans la dynamique psychique qui peut permettre d’en saisir le sens et la signification structurelle. Ainsi Archambault et Mormont (1998) font de l’acte un point de rencontre du droit et de la psychologie. Porot (1969) différencie de son côté acting out et acting in, termes issus de l’expérience psychanalytique et groupaliste, du passage à l’acte, réservé plutôt aux actes violents et agressifs à caractère impulsif et délictueux. Avec l’introduction du principe de plaisir, Freud en 1911, confère à l’action d’être ce qui permet de trouver la voie de la réalité, sous l’égide d’un Moi, fractionnant les poussées issues du pulsionnel : « La décharge motrice qui, pendant la domination du principe de plaisir, sert à débarrasser l’appareil psychique de l’accroissement des excitations (…) elle est employée à une modification appropriée de la réalité. Il suit en cela les propositions de Laplanche et Pontalis (1967) qui, dans leur dictionnaire, font du passage à l’acte un dérivé, une extension de l’acting out, défini surtout comme retour du refoulé. L’Agieren, verbe ou substantif, se désigne comme répétition du refoulé sous forme d’actions en lieu et place du souvenir. L’agir est à ce titre polysémique. Avant de donner un exemple clinique d’une telle occurrence et de mettre en perspective la valeur de formation intermédiaire de l’acte manqué, je voudrais m’arrêter un instant sur l’acte manqué dans l’œuvre de Freud. Le travail en commun d’une observation mise en tierce position permet au patient d’accéder à la prime de plaisir conférée par la mise en sens et en cohérence lorsqu’il voit en l’action suicidaire une traduction en geste (Nastasi, 2002) dont le but narcissique est reconnu par l’objet. C’est surtout associé à la description de la psychopathie que le passage à l’acte trouve son développement. D’autre part plusieurs niveaux de réalisation de l’acte délictueux peuvent exister : celui-ci peut signifier le critère d’une adaptation satisfaisante dans un contexte singulier, voire nécessiter une bonne structuration psychique. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Je lui précise qu’il a confondu les billets de x euros et ceux de y euros qui sont de la même couleur. C’est dans l’agir (…), que le sujet se sent exister et qu’il trouve face à la certitude de l’angoisse une certitude d’existence dans l’agir. Le défi, comme être au monde du pervers, manifeste son ambition de “faire de l’effet ” (…) Par la provocation, l’Autre est convoqué comme témoin d’une transgression, qui le sollicite en même temps comme complice. 7Henri Ey, par exemple, évoque la notion de passage à l’acte dans le cadre d’une sémiologie psychomotrice (Ey, Bernard, Brisset, 1974). Il y a évitement du conflit psychique par l’agir qui reste un compromis se donnant pour un accomplissement du désir. Il s’agirait d’un débordement du monde fantasmatique sur la réalité ou comme le formule Marty (1999) le fantasme vient se dire dans l’acte, obéissant à l’exigence d’une logique interne. L’acte manqué témoigne de l’action de la compulsion de répétition à la fois dans la déliaison et la décharge partielle, et dans la liaison corporelle en tant que « fantasme inaugural d’incorporation » (Perron-Borelli, p. 118). <. 2La psychiatrie (Raoult, 2002a) s’est très tôt penchée sur les pathologies de l’agir. 3Après avoir mis l’acte manqué en rapport avec le refoulement dans la première topique, Freud le met en rapport avec le clivage du Moi et le déni dans la deuxième. By: yotma. À travers ce transfert réciproque (Roux, 1984), c’est toute la question de la douleur de la transmission qui se trouve ainsi engagée. L’acte hystérique, cristallisation du rapport dénié à l’Autre, reste une tentative dérisoire d’agir le désir de l’Autre. 7Alors que ce collage transférentiel sollicite mon activité associative de dégagement, je me rappelle un rêve répétitif du début de cure où figurait une réserve d’eau associée au manque. La représentation du billet reproduit au-dedans l’écran paternel qu’il a tenté d’expulser par l’acte manqué en dérivant son investissement inconscient sur l’élément « anodin » dont parle Freud, c’est-à-dire : qui ne fait pas de mal. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle de ce site par quelque procédé que ce soit, sans autorisation expresse, est interdite. Le sens de l’acte manqué se révèle dans sa potentialité représentative et sa charge affective inconsciente : il s’agit d’un sacrifice au père d’une partie de soi-même en vue d’en recevoir l’adoubement (Bergeret, 1999) en retour et dans la crainte. 23La temporalité requise pour investir l’investissement comme objet (Green, 1973) et le symboliser par la métacommunication (Roussillon, 1991) désenclave la représentation motrice de son socle somatique. Mais l'acte manqué est aussi une forme de lapsus : le lapsus gestuel. Cet axe économique se double d’un axe cognitif : « Le danger immédiat et réel, post-posé ou imaginaire, physique ou moral, personnel ou social, auquel il expose, les satisfactions plus ou moins grandioses qu’il promet, sont à même de renforcer la tendance à agir. Il est à la fois acteur, spectateur et commentateur, suffisamment dégagé de chaque identification où il garde l’initiative dans sa position de traducteur intermédiaire entre lui-même et l’analyste. Je m’appuierai sur les travaux de Michèle Perron-Borelli et tout particulièrement sur Dynamique du fantasme (1997) pour comprendre la potentialité transitionnelle (Winnicott, 1971) de l’acte manqué. Au fond, le passage à l’acte n’a pas de connotation particulière, il ne vaut que dans la mesure où il contrevient à la loi. C’est alors qu’un détail de la forme du fusil lui fait penser à une représentation du couple parental. D’un côté l’action se voit subordonnée au jugement, considéré comme acte psychique. Tardif (1998) développe l’hypothèse, avancée par Chasseguet-Smirgel (1987), de la carence d’élaboration psychique dans le passage à l’acte. Je lui fais remarquer que ce qu’il ne supporte pas, c’est le plaisir de l’attente et des rêveries agréables dans la mesure où il le ressent corporellement. Il est en ce sens soit franchissement d’un mode d’expression à un autre, d’un état ou d’un lieu à un autre, soit décharge motrice d’un excès qui ne trouve pas de représentant ou de médiation, soit un outrepassement afin d’éluder une obligation ou de la court-circuiter, soit enfin une effraction. Préconscient: représentation de mots. Les pathologies d’adolescents, alors décrites, révèlent des sujets confrontés à la potentialité traumatique, au plan narcissique, de nombre d’événements et aux prises avec des constellations familiales dans lesquelles les frontières générationnelles s’effacent. (Salvain, 1993). Je sollicite la « fonction spéculaire du fantasme » (Perron-Borelli, 1997, p. 43) en orientant le regard du patient sur la représentation de l’action suicidaire projetée sur la scène du transfert. Je lui propose l’interprétation suivante : si je comprends bien, il faut réduire toute distance entre la balle et vous, tant l’attente est douloureuse, ce qui donne à son suicide un autre sens. Une scène à trois est en train de prendre forme dans son souvenir. Luego de poner en evidencia las condiciones económicas y diná micas en la aparición por derivación del acto fallido, alude a la cualidad de representación de acción cuyo amarre corporal constituye la base de apoyo autoerótica de la preforma de la fantasía. Par la liaison de l’affect à l’objet transférentiel maternel qui introduit la représentation de la temporalité de l’attente, il transforme la préforme du fantasme en fantasmes où la haine de l’attente lie l’objet frustrant, le vécu de frustration et la coexcitation sexuelle. Cette dimension de l’acte dans sa version déficitaire trouvera son expression avec Vercier en 1938. Dans un contexte économique et dynamique critique, il surgit en dérivation du processus associatif qu’il semble “ traduire en acte ” (Freud, 1914). With reference to a clinical illustration, the author considers the value of the bungled act during treatment in so far as it is an intermediary formation whose potential for representation is revealed in the work of retroaction. À travers ses identifications à son enfant, il se sent à l’aise dans sa fonction paternelle mais la relation à trois lui paraît impossible. Pourtant, le maintien de l’étayage sur un transfert de base (Parat, 1995) suffisamment solide s’avère indispensable pour contenir la représentation d’action refusée mais en attente de re-présentation sous la poussée de la pulsion à but passif. Pierre n’avait pas pu associer à partir de ce rêve. Comme le symptôme, il est une formation de compromis entre l’intention consciente du sujet et le refoulé. Dopo aver messo in evidenza le condizioni economiche e dinamiche d’emergenza della derivazione dell’atto macato, ne estrae la qualità di rappresentazione d’azione il cui ancoraggio corporeo constituisce lo zoccolo auto-erotico della preforma del fantasma. La notion de passage à l’acte est inspirée des élaborations psychanalytiques, mais comprise comme rupture et comme dégradation. « La voie de décharge acquiert ainsi une fonction secondaire d’une extrême importance : celle de la compréhension mutuelle. L’acte viendra s’inscrire dans la répétition et assure d’une certitude. 3L’acte se déploie en de multiples significations. 24Le traumatisme signe la défaillance de l’inscription du sujet dans une chaîne symbolique, il fait trou renvoyant le sujet à un point d’inexistence, de déchet devant l’irruption d’un réel non symbolisable, exclu de toute subjectivation. Follow/Fav Acte manqué. Quel rapport y aurait-il avec l’acte manqué ? Le passage des processus primaires aux processus secondaires, de l’énergie libre à l’énergie liée permet de restreindre le recours à l’agir au profit d’un investissement des processus mentaux. L’acte supprime l’éventuel au profit du réel, défie toute autre juridiction, désavoue l’espace du dire. Il commet alors le premier acte manqué de la cure au moment où il s’acquitte des honoraires de fin de mois : il règle X euros en trop. Une différenciation se profile entre action, acte et agir qui nécessite d’être explorée. D’un côté, la recherche de satisfaction et l’apaisement des tensions, posant la question de la compulsion de répétition, de l’autre la prise en compte des interdits et des limites. 39Le dispositif a été soutenu par l’implication de deux Recteurs successifs qui ont souhaité sa continuité, convaincus par les gestionnaires de la pertinence de l’expérimentation. II. Ces significations multiples viennent recouvrir la notion d’acte lui donnant une certaine opacité. En effet, l’acte manqué a arraché un fragment de matière psychique (Angelergues, 1992), il a abrasé le Moi en tant qu’organisation intermédiaire entre le Ça et le monde extérieur (Freud, 1926) et l’a dédifférencié du Ça. Le déni comme répudiation de la réalité d’une perception traumatisante, en particulier celle de la castration, suppose un clivage du moi. Ces activités s’apparentent au bercement réalisé par certaines mères pour permettre à leur bébé de s’endormir. Comme le symptôme, il est une formation de compromis entre l’intention consciente du sujet et le refoulé. Mazet (1989) fait du passage à l’acte un court-circuit de la représentation par décharge motrice, offrant en compensation un sentiment de toute puissance avec un surinvestissement du corps. Toutefois, il ne peut admettre la réalité de son acte manqué qu’après que je lui ai « mis sous les yeux » les qualités perceptives du dépassement de son « règlement », en précisant la matière, la couleur et le montant de celui-ci. Centre de recherches en psychopathologie et psychologie cliniques, Université Lyon II. 14Pierre laisse cette piste ouverte vers la scène primitive d’où il est exclu, pour revenir à son comportement d’enfant tyrannique, expulsant ainsi la scène pour ne pas avoir à s’en sentir exclu. En effet, surgissant dans un contexte économique critique, à l’occasion par exemple d’une interprétation de l’analyste, il réalise une dérivation agie du processus associatif, sur le mode de la satisfaction hallucinatoire du désir par l’acte. Par rapport à la norme, elle s’inscrit comme déviance dans une relativité socio-culturelle ; saisie dans son irruption ou dans sa réitération, elle appelle au diagnostic ; considérée dans son articulation à l’angoisse, elle se décrit comme symptôme. Il est évident que l’évaluation de l’acte de décharge joue un rôle majeur dans l’acceptabilité du passage à l’acte » (Archambault, Mormont, 1998, p. 5-6). Cette traduction en acte fait trace sur la scène du transfert ; elle crée une différence au sein du matériel : l’acte se détache sur le fond de verbalisation. Chaque fois que les chaînes associatives semblent sur le point d’arriver sur les thèmes de castration ou de pénétration anale, elles bifurquent soudain pour aller se rebrancher sur un élément des lignées antérieures avant de revenir par un autre chemin et ainsi, de dérivation en dérivation. Il se rappelle le moment d’échange avec le camarade, l’exhibition du couteau, sa satisfaction de l’envie qu’il avait provoquée chez lui et le plaisir qu’ils avaient pris ensemble à cette contemplation partagée. 4L’acte relève-t-il d’un faire inscrit dans le champ social, sollicite-t-il le symbolique, est-il élaboration d’un récit, relève-t-il de l’expression imaginaire ou fantasmatique ? C’est une mise en scène du désir du sujet, inaudible. Mais on ne peut ignorer davantage que l’état de tension influence le système cognitif, si bien que ce qui est jugé d’une certaine façon quand le Moi n’est pas sous pression peut être apprécié très différemment sous la contrainte interne de l’impulsion : tel acte réprouvé en temps ordinaire devient bon et désirable lorsque le système de valeurs est remodelé par le sentiment de nécessité et d’urgence » (Archambault, Mormont, 1998, p. 6). 1La problématique de l’acte trouve à s’exprimer en de nombreux travaux d’orientations diverses. Il a alors besoin que je lui présente une « peau sonore » (Anzieu, 1985) par des interventions régulières, forme de bouclier de Persée (Pasche, 1971) pour soutenir son activité représentative face à une menace de désorganisation où se condensent de façon intolérable les sensations de vide et d’hyperexcitation. « Le passage à l’acte incarne ainsi l’aspect jusqu’au boutiste d’une défense qui relève à la fois de l’expression d’un fantasme et d’une protection psychique contre les contenus que l’activité psychique convoque » (Houssier, 2001, p. 132). C’est en quelque sorte la révélation involontaire de ce que le sujet ne peut pas exprimer consciemment. L’acte manqué est une action non voulue qui produit des effets non désirés. Ce terme trouve une définition plus affirmée sous la plume de Lesourd : « L’agir, qui comporte la dimension pulsionnelle motrice du faire, c’est sortir de l’emprise dans le désir de l’Autre qui provoque l’angoisse. Quelquefois, le Moi escompte que la tension se consume spontanément et finisse par s’épuiser ; lorsque cette auto-combustion ne se produit pas, l’inconfort persiste, le vécu d’impuissance s’accentue et l’une ou l’autre des solutions évoquées par ailleurs est adoptée. C’est une rupture du lien. L’acte s’énonce en lieu et place de tout autre modalité. Cette dérivation narcissique ne me paraît pas seulement défensive contre le registre œdipien. 5Pierre ne peut se déprendre du violent sentiment d’injustice lié à son placement chez ses grands-parents maternels alors qu’il n’avait que quelques mois, placement qu’il vit comme un abandon inacceptable de la part de ses parents. Orienting analytic technique according to defensive deviation makes it possible to turn the latter back into deviation work that can transform the act into phantasies and integrate narcissistic economy with the Œdipal configuration. « L’acte évite l’éclatement psychique par la tentative de ramener le “calme ” dans la psyché » (Ciavaldini, 1999, p. 166). Lacan (1967) va s’employer à définir l’acte psychanalytique dans sa dimension d’implication et d’engagement.