3. L’œuvre de Louise Labé, très mince en volume (662 vers), se compose d’un « Débat de Folie et d’Amour » (dans lequel Jean de La Fontaine a trouvé le sujet de l’une de ses fables), de trois Élégies et de vingt-quatre sonnets, lesquels expriment les tourments féminins de la passion. Comment aurait-il pu ignorer une supercherie dont on nous dit par ailleurs que tout le monde en était informé ? Celle que l'on surnomme « La Belle Cordière » a-t-elle réellement existé ? Poèmes des 4 saisons, nouveau recueil de Catherine DUTAILLY, Catherine DUTAILLY signe son deuxième recueils de poèmes, « De maux en mots… ». Poétesse du XVIe siècle, Louise Labé fait partie des icônes de la littérature française. Louise Labé est considérée comme une des premières féministes en France. Ceux que l’on peut lire sont parfois le fruit de l’imagination des critiques à partir de ses écrits : Louise Labé chevalier, Louise Labé lesbienne, Louise Labé prostituée, etc. Surnommée « La Belle Cordière », elle fait partie des poètes en activité à Lyon pendant la Renaissance. Louise Labé : la voix / voie des femmes Bien que modeste en volume, l’œuvre de Louise Labé fût l’une des plus riches de son époque. On prête à la jeune femme de nombreuses outrances amoureuses qui n'ont fait qu'accroître le mythe autour de cette femme dont on sait finalement peu de choses. L'œuvre poétique de Louise Labé, bien qu’elle soit concentrée en un seul recueil, représente un moment important dans la littérature française. Le petit drame critique engendré par un ouvrage de Mireille Huchon pose la question du rapport de l’œuvre à son auteur, ou l’Auteur comme instance et valeur. Claire Vénus, qui erres par les Cieux. Xuefeng Chen, artiste contemporaine, originaire du Yunnan dans le sud de la Chine, développe aujourd’hui une carrière internationale. » Il fait en outre remarquer que, dans ses « Opuscules », il publie un texte à la louange de Louise Labé. 2. Sa culture est aussi celle de la Renaissance italienne. Les uns croient tenir le fil de sa biographie, les autres la veulent toute idéale. Au XVIe siècle à Lyon, la fille d’un artisan, Louise Labé, à la faveur de la Renaissance se révèle comme une auteure majeure. On trouvera dans cet article d’autres arguments (Les témoignages de Rubys et de Paradin ; le rôle de Maurice Scève). L'œuvre de Louise Labé, très mince en volume (662 vers), se compose d'un Débat de Folie et d'Amour (dans lequel Jean de La Fontaine a trouvé le sujet de l'une de ses fables), de trois Élégies et de vingt-quatre sonnets, lesquels expriment les tourments féminins de la passion. B. Louise Labé transforme de manière originale cette idée de fusion amoureuse . Une définition restreinte du lyrisme comme expression personnelle et sincère est corollairement mise en cause. Texte et poèmes de Louise Labé. » (p. 10) Daniel Martin conteste que le retrait de Jacques Peletier des Escriz dénonce une supercherie. Je vis, je meurs : je me brule et me noye.J’ay chaut estreme en endurant froidure :La vie m’est et trop molle et trop dure.J’ay grans ennuis entremeslez de joye :Tout à... [+], Depuis qu’Amour cruel empoisonnaPremierement de son feu ma poitrine,Tousjours brulay de sa fureur divine,Qui un seul jour mon cœur n’abandonna.Quelque travail, dont assez me... [+], O longs désirs, O esperances vaines,Tristes soupirs et larmes coutumieresA engendrer de moy maintes rivieres,Dont mes deus yeus sont sources et fontaines :O cruautez, o durtez... [+], Baise m’encor, rebaise moy et baise :Donne m’en un de tes plus savoureus,Donne m’en un de tes plus amoureus :Je t’en rendray quatre plus chaus que braise.Las, te pleins... [+], Oh si j’estois en ce beau sein ravieDe celui là pour lequel vois mourant :Si avec lui vivre le demeurantDe mes cours jours ne m’empeschoit envie :Si m’acollant me... [+], Tout aussi tot que je commence à prendreDens le mol lit le repos desiré,Mon triste esprit hors de moy retiréS’en va vers toy incontinent se rendre.Lors m’est avis que dedens mon sein... [+], Quand vous lirez, ô Dames Lionnoises,Ces miens escrits pleins d’amoureuses noisesQuand mes regrets, ennuis, despits et larmesM’orrez chanter en pitoyables carmes,Ne veuillez pas condamne... [+], Pour le retour du Soleil honorer,Le Zephir, l’air serein lui apareille :Et du sommeil l’eau et la terre esveille,Qui les gardoit l’une de murmurer,En dous coulant, l’autre de se... [+], D’un tel vouloir le serf point ne desireLa liberté, ou son port le navire,Comme j’attends, helas, de jour en jour,De toy, Ami, le gracieus retour.Là j’avois mis le but de ma... [+], On voit mourir toute chose animee,Lors que du corps l’ame sutile part :Je suis le corps, toy la meilleure part :Ou es tu donq, ô ame bien aymee ?Ne me laissez par si long... [+], Quelle grandeur rend l’homme venerable ?Quelle grosseur ? On ne connaît que très peu d’éléments de sa vie. Après qu'un temps la grêle et le tonnerre . 3 Oeuvres de Louise Labé. Contrairement à Pétrarque, elle décrit son expérience. Maurice Scève fut le plus grand d'entre eux, mais, par suite d'un paradoxe, ce fut le souvenir de Louise Labé qui prévalut dans la mémoire des hommes. Dans un temps où les livres étaient rares et précieux, elle eut une bibliothèque composée des meilleurs ouvrages grecs, latins, italiens, espagnols et français. Née à Lyon en 1524, Louise Labé reçoit une éducation intellectuelle. de Louise Labé malgré les nombreux revirements historiques et idéologiques survenus depuis quatre siècles. Le sonnet que nous allons étudier est extrait du recueil Sonnets, publié en 1555. Bouleversant les usages poétiques hérités de Pétrarque, selon lesquels il revenait aux hommes de chanter les attraits de l'être aimé, la poétesse … Découvrez l’œuvre de Louise Labé (1524-1566), poétesse française surnommée "la belle cordière". « Le mythe de Méduse, prototype de la cruauté féminine, est souvent utilisé par les poètes pétrarquistes [...] depuis Pétrarque. Vous pouvez également consulter un portrait gravé et une pièce adaptée de sa vie. Question : A partir de la lecture minutieuse des trois documents ci-dessous, dressez le portrait de Louise Labé. Poétesse de la Renaissance, Louise Labé traîna longtemps une réputation de courtisane lettrée probablement due à son mépris des convenances, préférant aux tâches ménagères, la compagnie de son amant, le poète Olivier de Magny, ainsi que la pratique des arts et de l'équitation. Séance n°1 : Portrait d’une femme atypique de la Renaissance. « Baise m’encor, rebaise moy et baise… », ces quatre syllabes ont suffi à la « belle Cordière » pour entrer dans la légende du XVIème siècle. Celle que l'on surnomme « La Belle Cordière » a-t-elle réellement existé ? On ne connaît que très peu d’éléments de sa vie. L’original est précieusement conservé à la Bibliothèque Nationale de France. … ll est bon de rappeler qu’au siècle de Louise Labé, ce verbe ne dit encore que le fait, plus ou moins fougueux, de pose… Ce portrait de Louyse Labé, souriante, jeune, belle et gracieuse est un portrait du XIXe siècle de Henri-Joseph Trébuchet d’après une oeuvre du graveur Pierre Woeiriot réalisée vers 1571. Écuyère adroite, musicienne avertie, la poétesse du "Je vis, je meurs" incarne l'esprit de la Renaissance avec tout l'engagement culturel hérité de l'Italie que l'époque professait. Elle pratiquait également la musique, l'escrime et la chasse. Certains spécialistes du XVIe siècle avancent une thèse audacieuse : Louise Labé ne serait qu’une fiction élaborée par un groupe de poètes autour de Maurice Scève (le nom de Louise Labé viendrait du surnom d’une prostituée lyonnaise « La Belle Louise »). Imposture poétique ? Le Débat semble influencé en partie par la reconnaissance de la folie telle qu’elle apparaît dans « l’Éloge de la Folie d’Érasme » ; elle récrit à sa manière, comme beaucoup de ses contemporains, l’un des plus célèbres sonnets de Pétrarque, celui dont l’incipit est « Solo e pensoso ». (Source : Evene) Le tourment amoureux L es trois Élégies et les vingt-quatre Sonnets de Louise Labé, parus à Lyon en 1555 mais com posés bien avant cette date, constituent un tournant dans l'histoire de la poésie amoureuse en France ; les Élégies reprennent en effet la tradition de la lamenta tion, de la déploration triste, chère à la Renaissance, mais infléchissent le caractère ordinairement funèbre de ce genre en … Date de naissance : 1524 à Lyon Date de décès : 30 Mars 1566 à l'âge de 42 ans Tweeter; Soumettre une texte. ». Sur Gallica, vous pouvez lire ses œuvres complètes, dans les éditions de 1555 et de 1887. Par ce vers resté célèbre, Louise Labé a capturé les tourments de la passion amoureuse. Elle fut surnommée « La Belle Cordière ». Elle entre également en relation avec d’autres auteurs célèbres de son époque tels que Jacques Peletier du Mans et Olivier de Magny, ainsi qu’avec des professionnels du milieu comme l’imprimeur Jea… Ce livre numérique présente une collection des oeuvres majeures de Louise Labé éditées en texte intégral. que me sert que si parfaitement…. Aragon. "Poèmes des 4 saisons" est un recueil de poésie qui inspire à la sérénité, témoignant de beaucoup de douceur et de créativité. Née vers l’année 1524 et fille d’un cordelier fortuné, elle obtint la meilleure éducation possible : elle apprit le grec, le latin, l'espagnol et l'italien, ainsi que l'équitation et les exercices militaires. Louise Labé. 1De Louise Labé, il est resté un seul ouvrage paru en 1555 chez l’imprimeur lyonnais Jean de Tournes sous le titre Euvres de Louïze Labé Lionnoize; il contient un Débat de Folie et d’Amour en prose, trois élégies, vingt-quatre sonnets et, pour le dernier tiers, des « Escriz de divers Poëtes, à la louenge de Louïze Labé Lionnoize ». La poésie française se donne alors des bases théoriques avec Du Bellay (« Défense et illustration de la langue française », 1549) et se met en place avec Ronsard, Olivier de Magny, Pontus de Tyard, et d’autres, suivant le modèle de Pétrarque et d’auteurs anciens tels que Catulle et Horace, ou contre eux. Aimer cuisiner conduit souvent à expérimenter de nouvelles saveurs... A vous de les découvrir dans ce menu original que Catherine nous a concocté à base de poésie, jeux d’esprit, fantaisie et humour ! Maurice Scève, Pernette du Guillet et Louise Labé, trois noms prestigieux qui ont brillé d'un éclat tout neuf dans le ciel renaissant de la poésie française. Ronsard cherche-t-il à dévaloriser Cassandre dans les sonnets 8 et 31 des « Amours » ? Ce sera en pure perte : le « Roman de la rose » connaîtra un succès considérable. En particulier, ses élégies paraissent influencées par les Héroïdes. Baise m'encor, rebaise-moi et baise. L'œuvre de Louise Labé, publiée intégralement en 1555, est composée essentiellement d'élégies et de sonnets amoureux, qui furent écrits entre 1545 et 1555. Nous y retrouvons sa souffrance d’aimer et sa conception de l’amour. Les Sonnets relatent des divers états de l'amour au féminin. Louise Labé 1524 - 1566. L’ouvrage de l’universitaire Mireille Huchon développe cette hypothèse. Aucun des arguments avancés n’emporte une conviction absolue. Louise Labé disparaît en 1566 en laissant une oeuvre plutôt mince mais qui est l'une des premières à aborder aussi directement la passion féminine. de Louise Labé. Édition : Rémi Poirier, Jean-Jacques Vincensini « Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ». Aragon lui consacre un bref poème: Je l'imagine, elle a les yeux noisettes Je les aurais pour moi bleus préférés Mais ses cheveux sont blonds comme vous êtes ô mes cheveux mordorés et dorés. Elle ne serait qu'une invention de quelques poètes lyonnais, mais ce débat n'a été ouvert que récemment Je vis, je meurs : je me brule et me noye. —, Notre offre : Accueil, Culture, Education. Louise Labé s’accompagne de Maurice Scève et de Pernette du Guilletpour mettre en place le groupe appelé « école lyonnaise ». Elle meurt en 1566. Il s’agit d’une petite association de poètes dont la renommée n’est certes pas comparable à la Pléiade, mais qui est le point de rencontre entre de jeunes poètes passionnés par leur art. Louise Labé de faire allusion à une pensée humaniste héritée de l’Antiquité grecque, plus précisément de la philosophie de Platon, qui définit l’amour parfait à partir de la fusion des corps et des âmes. quelle couleur ?Qui est des yeus le plus emmieleur ?Qui fait plus tot une playe... [+], Las ! Document n°1 : Louise Labé, Epître dédicatoire à Clémence de Bourges, 1555. Une table des matières dynamique permet d'accéder directement aux différentes oeuvres. Nous analyserons le thème dominant du poème et la fatalité qui lui est propre. J’ay chaut estreme en endurant froidure : La vie m’est et trop molle et trop dure. Elle rédige une œuvre brève dont 23 sonnets. Elle trouva dans la fortune de son mari un moyen de satisfaire sa passion pour les lettres. SONNET I Si jamais il y eut plus clairvoyant qu'Ulysse, Il n'aurait jamais pu prévoir que ce visage, Orné de tant de grâce et si digne d'hommage, Devienne l'instrument de mon affreux supplice. Et pourquoi l’œuvre serait-elle inauthentique autrement ? Écuyère adroite, musicienne avertie, la poétesse du "Je vis, je meurs" incarne l'esprit de la Renaissance avec tout l'engagement culturel hérité de l'Italie que l'époque professait. Il fait remarquer (p. 27) qu’il « collaborait avec Jean de Tournes : il était aux premières loges pour avoir connaissance d’un projet aussi hardi de mystification ! Elle écrit des poèmes à une époque où la production poétique est intense. Tous les poèmes et textes par ordre alphabétique. Avec Maurice Scève et Pernette du Guillet, Louise Labé appartient au groupe dit « école lyonnaise », bien que ces poètes n’aient jamais constitué une école au sens où la Pléiade en était une. Elle prend vigoureusement position contre la façon dont Jean de Meung achève le travail interrompu de son prédécesseur Guillaume de Lorris, en passant d’un récit mythique et symbolique à des descriptions bien plus terre à terre, et même sensiblement misogynes. Le corps a désormais sa place au creux des mots et des poèmes. Et sa voix reste sans … Elle ne serait qu'une invention de quelques poètes lyonnais, mais ce débat n'a été ouvert que récemment. Créez facilement votre propre page de poésie ! Louise Labé, Sonnets, 1555. 5. Née à Lyon, elle se distingue par l’influence que la culture italienne a pu avoir sur son œuvre. », v. 4). Celle que l'on surnomme « La Belle Cordière » a-t-elle réellement existé ? Louise Labé, née Louise Charly en 1524 à Lyon, décédée le 25 avril 1566 à Parcieux-en-Dombes, est une poétesse française. La lecture de ses œuvres confirme qu’elle a collaboré avec ses contemporains, notamment Olivier de Magny et Jacques Pelletier du Mans, autour de l’atelier de l’imprimeur Jean de Tournes. Louise Labé est-elle une femme ? 1. De Lyon, ce 24 juillet 1555. Liste des oeuvres: - Débat de Folie et d’Amour - Elégies I II III - Les sonnets Lœuvre de Louise Labé, très mince en volume (662 vers), se compose dun « Débat de Folie et dAmour » (dans lequel Jean de La Fontaine a trouvé le sujet de lune de ses fables), de trois Élégies et de vingt-quatre sonnets, lesquels expriment les tourments féminins de la passion. 4. Trois élégies (décasyllabes à rimes plates), un texte en prose et vingt quatre sonnetsont fait de Louise Labé la maîtresse des passions extrêmes, enflammant les codes de l’amour courtois. Chez Louise Labé, on remarque l’influence d’Ovide, qu’elle connaît bien, qu’il s’agisse des « Métamorphoses » ou des œuvres élégiaques. que me sert, que si parfaitementLouas jadis et ma tresse doree,Et de mes yeus la beauté compareeA deus soleils, dont Amour finementTira les trets causez de ton... [+], © 2011 Short Édition - tous droits réservés Nous verrons donc le contexte historique dans lequel Louise Labé a évolué pour mieux appréhender son œuvre, qui s’inscrit dans…. Elle était la femme de Perin, riche marchand de cordes, qui possédait plusieurs maisons à Lyon. « Ça mijote dans ma poèterie… » : Catherine DUTAILLY nous livre sa recette ! Louise Labé née Louise Charly en 1524 à Lyon, décédée le 25 avril 1566 à Parcieux-en-Dombes, est une poétesse française. Alors que M. Huchon affirme que, dans le portrait de Pierre Woeiriot, la présence d’une petite Méduse assimile Louise Labé à la créature mythologique (ce qui ne va pas de soi), on ne saurait en déduire que la décrire ainsi est « dévalorisant, à coup sûr ». Louise Labé en aura payé le prix jusqu’à aujourd’hui , en 2006 une illustre universitaire, Mireille Huchon, émet l’hypothèse que Louise Labé n’est qu’une prostituée, n’ayant jamais écrit une ligne et que Louise et son œuvre ne sont rien de plus que la création de quelques facétieux poètes. De par son influence des humanistes italiens, Lyon fut un milieu propice à l’émergence des femmes dans la littérature. La thèse de Mireille Huchon en faveur de l’inexistence de Louise Labé a reçu l’approbation de Marc Fumaroli. "Ça mijote dans ma poèterie…" : Catherine DUTAILLY nous livre sa recette. On y perçoit l'admiration que suscite la beauté de l'autre chez l'amante, et à la fois le désir physique et spirituel dans des sonnets comme le XVIII (« Baise m'encor, rebaise-moi et baise », v. 1) et le VII (« Où es-tu donc, ô âme bien-aimée ? Agrémenté de dessins et peintures... Né le 21 Juillet 1915 à Bolbec, petite commune de Seine-Maritime proche du Havre, Jacques Marie Prével est surtout connu pour son journal « En compagnie d’Antonin... Catherine Dutailly signe son deuxième livre, « De maux en mots... », un recueil de poèmes où elle manie poésie classique et poésie libérée avec aisance et joue des... 02 – Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés…, 03 – Ô longs désirs, ô espérances vaines…, 05 – Claire Vénus, qui erres par les Cieux…, 06 – Deux ou trois fois bienheureux le retour…, 08 – Je vis, je meurs : je me brûle et me noie…, 09 – Tout aussitôt que je commence à prendre…, 10 – Quand j’aperçois ton blond chef, couronné…, 11 – Ô doux regards, ô yeux pleins de beauté…, 12 – Oh, si j’étais en ce beau sein ravie…, 14 – Tant que mes yeux pourront larmes espandre…, 16 – Après qu’un temps la grêle et le tonnerre…, 17 – Je fuis la ville, et temples, et tous lieux…, 18 – Baise m’encor, rebaise-moi et baise…, 19 – Diane étant en l’épaisseur d’un bois…, 21 – Quelle grandeur rend l’homme vénérable ?…, 22 – Luisant Soleil, que tu es bienheureux…, 23 – Las! Elle ne serait qu'une invention de quelques poètes lyonnais, mais ce débat n'a été ouvert que récemment. quel poil ? Louise Labé. L’œuvre de Louise Labé, très mince en volume (662 vers), se compose d’un « Débat de Folie et d’Amour » (dans lequel Jean de La Fontaine a trouvé le sujet de l’une de ses fables), de trois Élégies et de vingt-quatre sonnets, lesquels expriment les tourments féminins de la passion. Le centre de ce livre devrait être, à nos yeux, les Poésies de Louise Labé, le plus court de ces trois corpus ; nous souhaitons montrer comment cette œuvre brève et fulgurante tranche, par son originalité et son ton, sur cet ensemble, dont l'unité profonde reste pourtant celle d'un discours de l'amour, ou, plus exactement, de la relation des sexes. Le désir est accompagné d'une passion qui paraît néfaste, comparée par endroits à un poison, à un feu, et qui a comme sujet une amante blessée, symboliquement criblée de flèches (XIX), brûlée ou noyée (VIII)… Et sa voix reste sans équivalent dans la littérature du XVIe siècle. Daniel Martin a cherché à réfuter cette hypothèse dans son article « Louise Labé est-elle une créature de papier ? Oeuvres complètes. Depuis qu'Amour cruel empoisonna. Elle possédait des jardins spacieux près de la place Bellecour où elle pratiquait l’équitation, sans toutefois monter son cheval en amazone. Que la question de l’existence du poète soit seulement posée est un signe non douteux de la fascination qu’exerce encore aujourd’hui la figure abstraite et féminine (mais comment savoir ?)